Accompagnée par l’Orchestre Arabo-Andalou de Fès sous la direction de Mohamed Briouel, Françoise Atlan exprime l’esprit d’une Andalousie toujours vivante : ballades judéo-espagnoles, noubas marocaines, mélodies de la diaspora recueillies à Smyrne, chansons populaires turques… témoignage de la symbiose religieuse et culturelle entre juifs, arabes et chrétiens, la « convivencia ». Elle chante en ladino, dialecte de l’ex empire ottoman, en khatiyya, le judéo espagnol du nord du Maroc et en castillano, ce dialecte andalou que les juifs chassés par Isabelle la Catholique continuèrent de parler en exil et qu’ils mêlèrent aux langues de leurs nouvelles terres d’accueil.
L’Orchestre arabo-andalou de Fès, fondé par Hadj Abdelkrim Rais en 1946, et dirigé actuellement par Mohamed Briouel est internationalement reconnu pour être l’un des meilleurs ensembles dans l’art d’interpréter la musique arabo-andalouse. Il restitue cette musique dans son cadre traditionnel et dans sa forme historique et participe également à des expériences de croisements culturels, notamment en travaillant avec des artistes et des groupes européens sur le répertoire de la musique médiévale espagnole, ou avec des musiciens de tradition juive tels Albert Bouhadana, Emil Zrihan ou Françoise Atlan.