Rouge
Le 11e opus de VOIX:LÀ célèbre les polyphonies du monde, les voix d’ici et d’ailleurs aimantées par l’énergie vitale de la percussion.
Nous accueillons le groupe Chet Nuneta, un habitué du festival pour son nouveau spectacle Maita Chen, écho de terre, éclat de femme, le groupe rend hommage à la femme et à la nature, celle qui enfante et génère la vie. Avec Roge, c’est La Mal Coiffée que nous retrouvons, la langue occitane et le timbre si particulier des voix languedociennes. En donnant voix à ces ensembles, le festival s’associe sans doute aux valeurs et engagements portés par les rythmes, langues et mots polyglottes de leurs créations. La préservation de notre terre mère implique une nécessaire transition écologique. Laurent Cavalié, une des plumes de la Mal Coiffée, dénonce dans Roge les dominations qui nous cernent, économiques, médiatiques…
Rouge comme colère, révolte, militantisme, résistance, sang, celui de la blessure, celui qui donne la vie aussi, sang de l’enfantement… Culture populaire, musique traditionnelle, héritage et métissage, ces concepts qui sous-tendent les compositions de Chet Nuneta et de La Mal Coiffée ont aussi été interrogés par des compositeurs classiques comme Ravel. Babel, présenté par les Jeunes Talents du CNSMDP s’entend comme un récital où la musique savante rencontre les musiques populaires. Avec Aedes, les polyphonies a cappella se feront sans doute plus consensuelles pour chanter l’esprit de Noël avec un programme festif, des chants traditionnels aux plus belles pages de la musique classique.
Ce 11e opus est marqué par un regret, celui de n’avoir pu poursuivre notre travail de médiation et de sensibilisation au spectacle vivant sur le territoire graylois, pour des raisons budgétaires certes, mais aussi parce que notre partenariat annuel avec le DNMADE, régie son et lumière du lycée Pasteur n’a pas pu être reconduit. Les étudiants et leurs professeurs étaient avec Pascal Belot régisseur du théâtre la cheville ouvrière technique du festival. Avec eux tout devenait possible, se déplacer au théâtre des Forges de Pesmes, changer de plateau rapidement, créer une enveloppe sonore ou lumineuse, répondre aux différents besoins des compagnies. Efficacité, professionnalisme, gentillesse, les cohortes d’étudiants qui se sont succédées ont toutes bien méritées les quelques minutes de repos volé qu’elles glanaient dans la chaleur du poulailler. Sans eux, pas de tournée des maternelles, quatre établissements scolaires en avaient bénéficié l’année dernière, un seul concert scolaire contre six en 2021 (1100 jeunes spectateurs avaient fréquenté le théâtre, 19 classes s’étaient engagées dans des actions pédagogiques)…
Nous remercions chaleureusement nos partenaires institutionnels, encourageons nos mécènes à nous renouveler leur confiance. Sans eux la belle idée d’un festival musical original dans le Sud du territoire haut-saônois ne serait pas possible.
À très vite donc pour éprouver une nouvelle fois le plaisir de vibrer ensemble dans le magnifique théâtre de Gray.